dimanche, mai 31, 2009

Susan Boyle, what else ?

Donc, Susan Boyle, l'Ecossaise-moche-à-la-voix-d'or, est arrivée deuxième à la finale de Britain's got talent, le Nouvelle Star britannique... et l'émission fait coup double : de vrais gagnants qui sont assurés de faire un carton, et une challenger qui est déjà une célébrité mondiale. C'est incroyable l'écho rencontré par cette histoire pour ce qui ne concerne après tout qu'un programme de télé réalité et une chanteuse au style comédie musicale somme toute classique.

En France, où tous les médias en ont parlé, les commentaires étaient extatiques : "Quelle victoire sur les apparences, chez nous les candidats ne peuvent pas se présenter au-delà de 35 ans !", "Plus de 60 millions de visionnages sur Youtube !", "Elle vit toute seule avec son chat !" blablabla.

Pourquoi ne pas présenter cette histoire pour ce qu'elle est : une campagne orchestrée par une chaîne de télé pour créer du buzz ? La vidéo montrant les jurés roulant des yeux face au phénomène de foire était trop énorme pour être vraie. La production savait très bien que Susan Boyle allait impressionner le public avec sa voix et en a rajouté dans le look "coiffée comme un dessous de bras". Elle avait suffisamment d'anecdotes à distiller pendant plusieurs semaines d'émission pour tenir le public en haleine (la célibataire un peu simplette qui vit dans un coin perdu* et qui a déjà tenté sa chance il y a quelques années, vidéo à l'appui). Même le fait que Susan Boyle ne l'ait pas emporté lui permet de démontrer qu'elle n'est pas soumise à la hype.

C'est bon pour l'audience et les revenus publicitaires qui vont avec tout ça. Et si en plus on en parle à l'étranger, c'est toujours ça de pris pour les futures ventes de disques.

En France, on a l'équivalent à toute petite échelle avec Camélia-Jordana, candidate à Nouvelle Star, présentée au début de l'émission comme une jeune Ugly Betty avec ses grosses lunettes mais qui roucoule comme une vraie pro (enfin, si on aime ça, parce que la Nouvelle Star, c'est raté cette année).

Bref, le storytelling télévisuel a toujours de beaux jours devant lui.

* Au moins, tout le monde a compris qu'elle était écossaise, l'accent à couper au couteau ne trompe pas !

2 commentaires:

Lesley a dit…

Tout à fait d'accord avec toi - merci de l'avoir dit!

Pepette a dit…

Quand ce n'est pas la candidate improbable, c'est les juges qui se chamaillent ou les candidats qui menacent de quitter le programme ... bien évidemment tout ça c'est orchestré par la chaine de production mais le public mord à l'hameçon...
Les grands gagnants de la télé réalité, ce n'est jamais les participants mais toujours les chaines de télé!
Quand tu penses qu'il y a plus de gens qui ont voté pour Britain's Got Talent que ceux qui ont l'intention d'aller voter aujourd'hui pour les européennes, ça fait peur!