jeudi, juin 28, 2007

Il n’y a pas que Londres dans la vie

S’il y a une habitude qui m’agace prodigieusement chez les Français, c’est leur propension à mélanger allègrement Anglais et Britanniques. L’autre jour, j’ai discuté avec une jeune femme qui travaille régulièrement à Londres. Elle connaît tous les recoins de la capitale, les boutiques de Notting Hill, les restaurants de Terence Conran, les sandwiches de Marks & Spencer n’ont aucun secret pour elle. Quand je lui ai suggéré « Il n’y a pas que Londres », elle m’a répondu : « Oui, je vais régulièrement à Tokyo aussi ». Moi, je voulais dire : « Il y a aussi Bristol, Cardiff, Manchester, Newcastle, Glasgow, Edimbourg, Dundee (photo)… » Elle n’y était jamais allée. Bien entendu, mon interlocutrice parsemait régulièrement ses phrases de « marques anglaises » ou « consommateurs anglais » quand « britannique » aurait convenu.

Je sais bien que Londres est mondialement reconnue pour son dynamisme, son opulence, sa vitalité. Mais elle n’a pas le monopole des bars branchés, de la vie culturelle, des musées aux scénographies soignées, des artistes pleins d’imagination… C’est une vision très française de croire que tout se passe dans la capitale. Et encore une fois, les Anglais ne sont ni des Gallois ni des Ecossais. Ces derniers ont déjà du mal à se faire appeler Britanniques…

Photo : frak992006

mercredi, juin 27, 2007

The Deal

C'était prévu, on y est : Tony Blair cède officiellement la place à son successeur désigné Gordon Brown. J'ai déjà dit (ici et ) ce que je pensais de l'ancien et du nouveau Prime minister britannique. Plutôt du bien, malgré les dérives du premier et l'austérité du second. Mais quand même, j'aimerais bien être dans le secret des dieux pour savoir ce que Gordon dira à Tony au moment de la passation de pouvoir. Quelque chose comme "About time too..."

mardi, juin 26, 2007

Glasgow primé à Cannes

Bon, ce n'est pas vraiment Glasgow mais un fabricant de téléviseurs. Et ce n'est pas LE festival de Cannes du cinéma mais son confrère de la publicité qui se tient en juin. Mais quand même, cette publicité tournée à Glasgow (j'en avais parlé ici) a reçu un Lion d'or, une des plus grandes récompenses de ce rendez-vous des professionnels de la pub (pour voir plein de beaux spots étrangers, c'est ).



Elle ne donne pas forcément une très bonne image de la ville (on est dans un council estate, pas chez Charles Rennie Mackintosh), mais ça me fait plaisir que Glasgow soit considérée comme suffisamment cool pour accueillir le tournage d'une pub internationale. Pour fêter ça, je passe aussi le making of.

dimanche, juin 24, 2007

Scotch beef (+ Marks & Sparks is back ?)

Lors de mon bref séjour à Venise, j'en ai appris de bonnes sur l'Ecosse. Il se trouve que l'un de mes compagnons de voyage s'occupait aussi d'une agence de promotion des produits britanniques à l'étranger, Food from Britain. Il me disait qu'il avait toutes les peines du monde à travailler avec les producteurs écossais, par exemple de boeuf ou de saumon, car ils refusaient de s'associer au mot "Britain". Selon lui, c'était une erreur, car la grande distribution est plus intéressée par l'organisation d'une semaine promotionnelle autour de produits britanniques qu'écossais ou gallois. Pour lui, la Devolution était une source de tracasseries qui risquait de fermer des marchés à l'Ecosse. J'ai essayé de lui expliquer que la rivalité historique entre les Anglais et les Ecossais n'était pas du folklore et que ces derniers revendiquaient leur identité au même titre que les Catalans en Espagne. D'après mon interlocuteur, cela restait une aberration du point de vue des affaires.

Comme il connaissait bien la vie quotidienne en Grande-Bretagne, nous avons eu des échanges intéressants. Par exemple, il me faisait remarquer que les surgelés étaient beaucoup moins développés outre-Manche qu'en France. Ils sont plutôt réservés à des achats basiques, comme les frites. Mais une enseigne comme Picard, par exemple, qui propose des plats élaborés, ne marcherait pas au Royaume-Uni. En revanche, les plats frais partent comme des petits pains chez eux. Cela tient au fait que les Français ont l'habitude de faire de grosses courses, alors que les Britanniques achètent tout au long de la semaine.

Au passage, il m'a glissé une information capitale : Marks & Spencer préparerait son retour en Europe ! Nous sommes tombés d'accord qu'ils ne devraient revenir qu'avec des magasins d'alimentaire. Leurs petites culottes, on s'en passe. Mais leur soda bread, mmmh, même Monoprix ne s'y est pas mis.

Photos : roadapplepie, haggis the brave

jeudi, juin 21, 2007

L'Ecosse au Bourget

Tiens, l'Ecosse est au Salon de l'aviation du Bourget. S'ils pouvaient militer pour développer les vols directs Paris-Glasgow, ça serait sympa...

L'A380. Même vu de loin, il est gros.




mercredi, juin 20, 2007

Avis de recherche

En gare de Venise, on trouve une photo de Madeleine McCann, la fillette anglaise enlevée au Portugal, dont la disparition mobilise l'Europe entière. Petit ange, où es-tu ?

dimanche, juin 17, 2007

Back from Venice #3

A Venise, l'art est partout, y compris sur une poubelle, même si elle prétend le contraire.

Devant le Palazzo Grassi, siège de la fondation du milliardaire François Pinault, une oeuvre de l'artiste Subodh Gupta à base de casseroles...

Fil rouge de la Biennale, des crocodiles roses...



L'art de rue, c'est bien aussi.

Choc des cultures.

Typically italiano.



A Venise, tout est beau.

Gros orage à la sortie de Venise. Heureusement, j'avais pris le train.

Back from Venice #2

Le Pavillon nordique (Finlande, Norvège, Suède) est le plus intéressant de la Biennale de Venise, à mon sens. La France en prend pour son grade. A l'entrée, trois toilettes publiques représentant la liberté, l'égalité et la fraternité...



...sont hors service.

L'artiste Abel Abidin propose de réserver son voyage pour Bagdad.



Exemple de conseils du guide touristique : "Où manger ? Si vous sortez prendre le petit déjeuner, évitez les endroits achalandés. Fréquentez plutôt les cafés discrets. En fait, nous vous conseillons de prendre votre petit déjeuner dans votre chambre d'hôtel." Humour noir.

De nombreuses installations évoquent le futur de la planète. Le Pavillon allemand nous imagine en astronautes en partance pour un monde meilleur (du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre). Un peu lourd... J'ai préféré la proposition canadienne : un géant en décomposition, dans lequel des oiseaux ont fait leur nid. Dérangeant, comme l'art devrait l'être.

Le Pavillon français est assez impressionnant à condition d'être francophone. L'artiste Sophie Calle a transformé l'humiliation d'une rupture amoureuse en vengeance monumentale en confiant l'e-mail envoyé par son ex-amant à une centaine de femmes. Actrice, chasseuse de tête, avocate, auteure de livres pour enfants, dessinatrice, voyante, journaliste, adolescente, toutes ont livré leur interprétation, en général assez féroce pour l'homme.



Par exemple, une institutrice a imaginé un conte sur un prince qui aimait trop...

Il est vrai qu'il est plutôt ridicule, ce Monsieur X, avec son style ampoulé et sa façon de se dédouaner en invoquant l'incapacité de tenir l'engagement de ne pas revoir ses anciennes amies. Dis tout de suite que tu ne veux plus la voir, ça ira plus vite ! Mais Sophie Calle se donne le beau rôle en apparaissant comme éminemment aimable et généreuse ("l'amour que vous me portez était le plus bénéfique pour moi"). Il est toujours plus facile d'être quitté que de quitter.

Bref, c'est très égocentrique (évidemment), très porté sur le name-dropping (Jeanne Moreau, Arielle Dombasle, Mazarine Pingeot, la fille de Mitterrand... Sophie Calle a des relations), très verbeux donc très français, mais aussi ambitieux et par moment très drôle. Dommage que les non-francophones passeront à côté de la plupart des contributions.

"Prenez soin de vous" ("Take care"), c'est l'intitulé du Pavillon français.







Et aussi...

Des artistes brésiliens reconstituent une favela avec des briques.



Le Pavillon chinois vaut surtout par le lieu d'exposition, dans l'arsenal.

Belle idée dans le Pavillon africain : des baffles dont l'ombre projetée rappellent une certaine skyline...

Back from Venice #1

Yes, l'Ecosse est à la Biennale de Venise ! La 52ème Exposition Internationale d'Art réserve une petite place aux artistes écossais Charles Avery, Henry Coombes, Louise Hopkins, Rosalind Nashashibi, Lucy Shaer et Tony Swain. Alas, leur lieu d'exposition est situé dans un quartier excentré de la Sérénissime (pour ceux que ça intéresse : Dorsoduro, dans le Palazzo Zenobio, arrêts du Vaporetto S. Basilico et Ca Rezzonico !). Mon programme très serré ne m'a pas permis d'y faire un tour mais la manifestation dure jusqu'au 2 novembre 2007, j'aurai peut-être le temps de me rattraper... On peut trouver toutes les infos sur la présence écossaise à la Biennale sur www.scotlandandvenicebiennale.com.

J'ai quand même eu le temps de visiter le pavillon de la Grande-Bretagne qui rend hommage à l'artiste anglaise Tracy Emin. Cette jeune femme est devenue une véritable star dans son pays grâce à ses oeuvres basées essentiellement sur sa vie privée et surtout sexuelle. C'est le triomphe de la "pipolisation" comme on dit en bon français mais elle réussit à le transcender pour en faire une oeuvre universelle et cela restera sans doute comme un témoignage sur l'obsession de la célébrité dans les années 90-00. Le pavillon français déclinait d'ailleurs un thème similaire mais de façon un peu plus complaisante, j'y reviendrai plus tard.



L'avantage avec Tracy Emin, c'est que l'on peut apprécier son travail même sans connaître son histoire personnelle. Ici, par exemple, ses écrits au néon peuvent se lire sans en comprendre le sens, juste pour leur effet graphique.



Ces aquarelles font partie de la série "avortement". Pas très gai mais l'accumulation d'images, comme peintes dans l'urgence sur un cahier, crée de l'émotion. Et les couleurs donnent de l'espoir.

J'ai vraiment été heureusement surprise par l'exposition Tracy Emin, que je pensais plus superficielle. La Biennale de Venise se compose de pavillons nationaux. 106 pays sont représentés cette année. J'en présenterai une sélection dans mes prochains posts, avant de revenir à ma thématique écossaise. C'est bien aussi de voyager un peu.

Quand même, je ne pourrais pas finir sans une vue de la Piazza San Marco. Arrivederci !

mardi, juin 12, 2007

Big Brother : mais comment font-ils ?

En Grande-Bretagne, on se passionne pour Big Brother. Ils en sont déjà à la huitième édition ! Mais comment font-ils pour ne pas se lasser des exploits de crétins toujours plus trash d’année en année ? Dans la nouvelle édition, une candidate a déjà été exclue pour insulte raciste (photo). Channel 4 marche sur des œufs depuis le scandale Shilpa Shetty, l’actrice indienne harcelée par ses colocataires l’année dernière.

En France aussi, nous avons nos émissions cultes. Nouvelle Star, par exemple (l’équivalent français de Pop Idol), va plus loin qu’un simple programme de variétés un peu mièvre. Il vaut surtout par son jury, qui fait l’essentiel du spectacle avec ses commentaires pleins de références. Tous les ans, il a aussi son candidat-chouchou, un rocker grunge en 2004, un grand dadais à la voix aigüe l’année dernier, et cette fois-ci un crooner dandy avec une barrette dans les cheveux.



Je vais rater la finale mercredi car je serai en voyage dans une ville européenne célébrée mondialement. Mais dès samedi prochain, un nouveau gros coup se prépare avec Secret Story, un Big Brother à la française dans lequel les candidats seront porteurs d’un secret qu’ils devront tenter de dissimuler aux autres. Je ne peux pas jurer que je ne jetterai pas un coup d’œil…

P.S. Je partirai à la chasse aux références écossaises dans la ville où je vais passer quelques jours. Ce devrait être un challenge, mais sait-on jamais.

samedi, juin 09, 2007

Un samedi après-midi à Paris

Ah Paris, ses grappes de touristes désorientés, son musée des Arts décoratifs, sa perspective splendide du Louvre à la Concorde, sa manifestation de cyclistes tout nus... et je n'avais pas pris mon appareil photo.

vendredi, juin 08, 2007

Choses entendues sur l'actualité

Après l'effervescence de l'élection présidentielle en France, les prochaines élections législatives dont le premier tour a lieu dimanche suscitent beaucoup moins d'émoi. Tout le monde est un peu blasé et s'attend à une vague bleue pour confirmer la large victoire du candidat de droite. J'ai un ami qui se présente à Paris comme suppléant sous l'étiquette des Verts. Je l'ai rencontré hier à l'entrée du métro, en train de distribuer des tracts dès potron-minet. C'est une belle preuve d'engagement citoyen et une bonne expérience quelle que soit sa carrière politique future. Mais lui-même est désabusé par l'état de son parti. L'écologie s'est diffusée dans l'ensemble du débat public et a du mal à justifier sa place comme force politique à part entière. Heureusement, je ne suis pas inscrite dans la circonscription où il se présente, cela m'évite de culpabiliser de ne pas voter pour lui !

Une des premières mesures annoncés par notre nouveau président est la déduction fiscale des intérêts de crédits immobiliers. Bien que propriétaire moi-même, je trouve cette idée injuste pour tous ceux qui ne peuvent pas se payer le luxe d'acquérir leur logement. Une autre de mes connaissances, trentenaire célibataire vivant à Paris qui cherche à acheter, en a fait l'expérience : "Alors que les prix commençaient à baisser, les offres sont gelées dans l'attente de la réforme, et le marché va repartir à la hausse dès son adoption. C'est une mesure qui favorise ceux qui sont déjà propriétaires."

Il s'appelle Abitur en Allemagne, Maturité en Suisse, A Level en Angleterre. Le bac démarre lundi en France pour 640 000 lycéens. Il y a deux jeunes filles dans mon entourage qui passent leur bac français cette année : bon courage les filles ! On ne le sait pas forcément, mais l'Ecosse a son propre examen de fin d'études secondaires, différent du système anglais. Il s'appelle Highers. Il me semble plus facile que le bac car on peut choisir ses matières. Mais il faut avoir les meilleurs notes pour espérer être admis dans les meilleures universités.

jeudi, juin 07, 2007

Le logo de la discorde


Ce n'est pas un scoop puisque les presses britannique et française s'en font les gorges chaudes : le nouveau logo du comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres en 2012 suscite la controverse. C'est vrai qu'il a une drôle de tête, tout en angles aigus. Certains y voient une croix gammée déstructurée, moi, il me fait penser au constructivisme russe. Des pétitions qui circulent en Grande-Bretagne pour appeler à son retrait ont déjà recueilli 45 000 signatures. Quant au film de présentation diffusé sur le site officiel de London 2012, il a été retiré après avoir provoqué des crises d'épilepsie ! Il est visible sur Youtube, attention aux âmes sensibles :



Il y a quand même un progrès par rapport aux logos de ce genre d'événements qui présentent en général des bonhommes souriants les bras en l'air ou des traits de couleurs rappelant les anneaux olympiques. Le symbole de la candidature de Glasgow aux Jeux du Commonwealth en 2014 par exemple :

Il n'a rien de spécial franchement (allez Glasgow quand même !).

Reste qu'on peut se demander si un logo, aussi ambitieux soit-il, vaut les 400 000 livres qu'il a coûté -c'est la facture annoncée pour London 2012. On peut noter aussi que les Français aiment bien se jeter sur ce genre de polémique qui les venge quelque peu de la déception de s'être fait souffler l'organisation des Jeux. Pas très fair play tout ça...

mercredi, juin 06, 2007

Une petite musique de chambre

Dans la boutique de souvenirs d'un petit village du Sud-Ouest de la France (je n'en dirai pas plus car j'aime entretenir le mystère mais c'est un très joli endroit), je suis tombée sur cette reproduction d'une publicité ancienne. Je n'ai fait ni une ni deux, j'en ai aussitôt fait l'acquisition avec mon Scottish-friendly blog en tête. Je n'ai pas retrouvé la date, mais ce n'est pas récent. Quant au slogan "Le moins cher parce que le meilleur", il serait très improbable de nos jours.

mardi, juin 05, 2007

Degree Show (16-23 juin)

En juin a lieu un rendez-vous à ne pas manquer à Glasgow si l'on s'intéresse un tant soit peu à l'art : le Degree Show de l'école des Beaux-Arts, la Glasgow School of Art. C'est l'occasion de découvrir les réalisations des étudiants de fin d'année et même d'acheter leurs oeuvres. Ainsi on peut soutenir de jeunes artistes et avoir la satisfaction, qui sait, d'avoir misé sur une future star des galeries.

Le prochain Degree Show sera ouvert au public du 16 au 23 juin. C'est aussi l'occasion d'arpenter le cadre somptueux de la Glasgow School of Art (167 Renfrew Street), dessinée par l'architecte Charles Rennie Mackintosh. Etudier dans un lieu pareil, c'est quand même le rêve.


Photos : Tomfoolery, Kit Wong, Emilie's

dimanche, juin 03, 2007

Des nouvelles de Kelburn Castle


L'oeuvre artistique recouvrant les vieilles pierres de Kelburn Castle, près de Glasgow, est désormais terminée. Kelburn Castle est ce château du XIIIème siècle investi par des artistes de rue brésiliens pour en faire une attraction touristique unique (et aider, dans le même temps, à réparer sa toiture). Sur le site officiel du projet, on peut voir des détails de la fresque :



Etonnant, non ? J'essaierai d'y faire un tour lors de mon prochain séjour, en août.