dimanche, avril 29, 2007

John Quinton Pringle (1864-1925)

Ce n'est pas tout le monde qui peut se targuer d'avoir un artiste reconnu dans sa famille. C'est le cas de Mr Clerk, dont un des aïeux est le peintre post-impressionniste John Quinton Pringle. Certes, il est moins connu que Monet mais il a droit à un espace dédié à Kelvingrove, le grand musée de Glasgow récemment rénové, dont on ne chantera jamais assez les louanges. Il fait également partie des collections de la Tate Gallery à Londres.

John Quinton Pringle (1864-1925) était d'abord opticien, et le musée de Kelvingrove émet l'hypothèse que son métier a inspiré son style à petites touches, où les couleurs sont rendues par une multitude de coups de pinceaux. Resté célibataire, il a essentiellement peint des portraits et des paysages inspirés de son entourage, mais il a également fait des incursions en Normandie, à Caudebec et Rouen (sans doute sur les traces de Monet).

Cet artiste très attachant n'a jamais vécu de ses oeuvres qu'il a généreusement dispersées auprès de ses proches. Mr Clerk a lui-même hérité de deux tableaux, gardés en lieu sûr, je le précise pour les cambrioleurs potentiels ! Retenez son nom pour votre prochaine visite à la Kelvingrove Art Gallery. Il mérite d'être connu.

Pink flamingos

J'ai dit que j'allais passer quelques jours au pays des flamants roses, voici la preuve... de loin. N'étant restée que trois jours en Camargue, je n'ai pas pas pris beaucoup de photos. Mais je suis sûre que Mo, une blogueuse écossaise éprise de birdwatching, adorerait passer du temps dans le Parc ornithologique de Pont de Gau, près des Saintes-Maries de la mer. Cette région me repose vraiment, et cette saison est la plus agréable pour la visiter. Allez, fin de la parenthèse camarguaise (à regret).

mardi, avril 24, 2007

Cherchez votre tartan

Sur Internet, il est possible de trouver le tartan (le motif écossais) qui correspond à son nom. J'ai fait l'essai avec Clerk : j'ai trouvé ce mélange de rouge et de bleu, avec un peu de vert. Ce n'est pas le plus joli...

A noter que la plupart des tartans que l'on trouve aujourd'hui dans les boutiques pour touristes d'Edimbourg ou Glasgow sont une invention du XIXème siècle, suite à la visite du roi George IV en Ecosse en 1822 et à l'influence des romantiques, Walter Scott en tête. Désolée de briser un mythe !

Je pars au pays des flamants roses pour quelques jours. See you plus tard !

lundi, avril 23, 2007

Bigotry or what ?

Encore une histoire qui fait jaser les Français (il y a eu tout un sujet là-dessus sur France Inter) : la capitaine de l'équipe d'Ecosse de football, Julie Fleeting, a expliqué qu'elle ne jouerait pas pour une équipe de Grande-Bretagne aux jeux Olympiques de Pékin en 2008. Le Comité olympique britannique souhaite en effet dissoudre les fédérations écossaise et galloise pour n'aligner qu'une seule équipe regroupant toutes les nations.

D'après la présentation qui a été faite de cette info dans les médias français, il s'agirait de racisme anti-anglais, d'autant que le père de la jeune fille l'aurait prévenue qu'il la renierait si elle cédait.

Mais si on s'intéresse au sujet de plus près, on voit que c'est plus compliqué que ça. S'il existe effectivement une équipe écossaise aux Jeux Olympiques, il est légitime qu'elle concoure. Et même si Julie Fleeting est la meilleure joueuse de Grande-Bretagne, on peut comprendre qu'elle veuille défendre les couleurs de sa nation en priorité.

Mais je me trompe peut-être.

Photo : sivhuk

dimanche, avril 22, 2007

Ouf

Le pire a été évité. J'étais prête à demander l'asile politique à l'Ecosse si l'extrême-droite était arrivée au second tour.

A voté

J'ai effectué mon devoir électoral ce matin, dans un bureau de vote plein à craquer. Encore une fois, Mr Clerk s'est étonné d'un système français qui gaspille des kilos de papier pour les bulletins alors qu'au Royaume-Uni il suffit de cocher un nom sur une liste. Bref.

L'organisation des élections est très encadrée en France. La campagne est officiellement close depuis vendredi soir, et il est interdit de diffuser de nouveaux sondages jusqu'au résultat. Sauf qu'avec Internet, il est possible d'accéder à des estimations sur des sites étrangers (je ne donnerai pas les liens, j'ai le sens civique !). Un de mes collègues a annoncé qu'il attendrait 18 h pour aller voter en fonction des informations disponibles sur Internet. C'est idiot (et pourtant, je l'aime bien, ce collègue). Ce ne sont pas quelques votes entre 18 h et 20 h qui vont changer le résultat. Il vaut mieux voter selon ses idées.

N.B. L'affichette au-dessus du numéro du bureau de vote met en garde contre les menaces d'expulsion de parents d'élèves sans papier...

samedi, avril 21, 2007

Dilemne (J-1)

La politique française met la quiétude d'un foyer franco-écossais à rude épreuve. Nous avons des débats houleux à propos des avantages comparés des systèmes électoraux britanniques et français. D'un côté, le suffrage à un tour semble moins démocratique puisqu'il réduit le choix aux deux partis dominants, même si les Libéraux Démocrates viennent parfois troubler le jeu. D'un autre côté, les deux tours à la française s'apparentent à un faux choix, puisque seuls une poignée de candidats peuvent prétendre accéder au pouvoir. S'ajoute à cela le poids du Front National, dont personne n'a oublié l'accession au second tour en 2002. On se retrouve donc tenté, malgré la diversité des candidatures, à se replier sur un vote "utile" ou "raisonnable" au détriment d'un vote d'adhésion, par crainte d'éparpiller sa voix. A ce compte-là, il ne sert plus à rien d'avoir deux tours.

Une solution pour se sortir de ce dilemne serait de convaincre les électeurs du Front National que leur vote est une impasse. Mais malheureusement, la peur de l'avenir et de l'étranger est trop solidement ancrée dans une portion de la population pour en faire une option réaliste à moyen terme. Je ne crois pas pour autant à une xénophobie spécifique à la France. Le vote d'extrême-droite est fort dans d'autres pays d'Europe (Suisse, Belgique, Pays-Bas...) et je suis convaincue que s'il existait un scrutin à deux tours au Royaume-Uni, le British National Party ferait un bon score.

Au final, le scrutin à un tour est sans doute un moins mauvais système. Mais il suppose une culture du compromis très éloignée de l'esprit français. Je n'ai plus qu'une solution : changer de pays !

Photo : Lisa Keeney

Une journaliste écossaise écrit sur la France

Toujours à propos des élections, je serais curieuse de lire le livre de la journaliste écossaise Emma Vandore, Shizophrénie française (éditions Jean-Claude Gawsewitch), qui vient de sortir et dont la presse se fait l'écho ici, ou . L'auteur analyse la vie politique française avec son oeil de Britannique, donc avec subjectivité mais aussi en rendant compte des a priori des Français à son encontre. En tant que Britannique, elle est forcément un suppôt du libéralisme, présupposent ses interlocuteurs...

Cela me rappelle le référendum sur la Constitution européenne, en 2005. Pour certains, mariée à un Ecossais, je devais forcément voter non puisque les Britanniques sont plutôt hostiles à l'Europe. Pour d'autres au contraire, cette ouverture sur le monde devait se traduire par un oui. Etonnante, tout de même, cette vision que les Français ont des Britanniques, à la fois renfermés sur leur île et apôtres du libre-échange. Pour mémoire, les Français ont voté non à 55 % (je n'ose imaginer quel score ferait le non chez les compatriotes de Tony Blair si on leur demandait leur avis).

La fin des caissières ?

En France, on parle beaucoup d'un projet de suppression des caissières de supermarché, au profit de bornes automatiques dans lesquelles les clients scanneraient eux-mêmes leurs achats. Non seulement elles sont mal payées et travaillent à temps partiel contraint, mais en plus elles vont perdre leur job...

Au Royaume-Uni, où l'on se pose moins de questions, pour le meilleur et pour le pire, les caisses automatiques existent déjà. J'ai pris cette photo chez Asda lors de mon dernier séjour en Ecosse, en décembre. Elles sont réservées aux paniers de moins de dix articles. Et cela n'empêche pas le magasin de compter beaucoup d'employés préposés à l'accueil, au rayon poissonnerie ou pizzéria... Alors, on y viendra sans doute. On a bien supprimé le poinçonneur du métro.

vendredi, avril 20, 2007

Tous en kilt samedi soir

Tiens, une soirée en kilt au Paris Paris, une boîte du quartier de l'Opéra. Je relaie l'invitation ici, ça pourra intéresser des blogueurs scottophiles (je viens d'inventer le mot).


Je reproduis aussi une suggestion d'habillement envoyée en même temps que l'invitation, pour ceux qui ont besoin d'inspiration.




jeudi, avril 19, 2007

Haiku écossais

Un jour, pour un cadeau d'anniversaire, j'ai acheté un petit recueil de poèmes titré Glasgow Zen, par Alan Spence (éditions Canongate). Plus que des poèmes, ce sont des haikus, ces versets japonais de quelques lignes, souvent énigmatiques. Des haikus écossais, ce n'est pas banal. On trouve aussi des poèmes en prose. Je reproduis l'un d'eux pour faire une petite respiration et parce que je trouve qu'il exprime bien ces moments où l'on est à un carrefour de sa vie.


ORACLE

There was this time, years ago, I was in
London and wondering whether to stay
there or come back to Glasgow.
Someone suggested I consult an oracle.
I-Ching sort of thing. (It was the
Sixties !) I thought I would give it a go.
But the only book I had to hand was a
collection of Japanese haiku - a big thick
hardback by RH Blyth, published in
Tokyo. So I decided to open the book at
random, see if it had anything to tell me.
I closed my eyes, opened the book. And
when I looked at the page, this is what I
read :

This is the bell that never rang
This is the fish that never swam

This is the tree that never grew

This is the bird that never flew

In a book of Japanese haiku. Published
in Tokyo. And the footnote just said
Jingle on Glasgow City coat of arms.

So I came back to Glasgow.


N.B. Il y a vraiment une cloche, un poisson, un arbre et un oiseau dans les armoiries de Glasgow. J'ai trouvé ce site très intéressant sur l'histoire de cette symbolique.

mercredi, avril 18, 2007

A tale of six cities

Ecosse + design = deux raisons de s'intéresser au festival Six Cities, qui aura lieu du 17 mai au 3 juin prochains dans six principales villes écossaises, Aberdeen, Dundee, Edimbourg, Glasgow et Stirling. Financé par le gouvernement local écossais, cet événement a pour but d'encourager les entreprises à utiliser le design, de mettre en avant les studios de création écossais comme Timorous Beasties ou Graven Images, et de sensibiliser le grand public avec des expositions. Chaque ville développera son propre thème, comme les enfants à Stirling, la maison à Inverness, les espaces publics à Glasgow, la bande dessinée à Dundee, etc...

L'influence du design est évidente à Glasgow, qui a été nommée ville britannique de l'architecture et du design en 1999 et en a profité pour réhabiliter les bâtiments de Charles Rennie Macintosh, son créateur fétiche. Parmi eux, the Lighthouse, une vigie à proximité de Buchanan Street qui accueille aujourd'hui le Centre national écossais de l'architecture et du design. La ville en fait presque un peu trop avec son slogan "Scotland with style" qui oublie son côté populaire. Je préférais le précédent, "Glasgow's miles better" avec son petit bonhomme souriant, mais il n'était plus assez chic.

Photo : Colin

mardi, avril 17, 2007

Mr Clerk répond au questionnaire

En vrac et sans trop réfléchir, un Ecossais de Paris se prête au jeu du questionnaire des expatriés.

5 choses que vous aimez dans votre nouveau pays

-le pain
-le climat
-le vin
-la créativité
-le Tour de France

4 choses qui vous manquent de votre ancien pays

-les amis
-les gens sympathiques
-un meilleur boulot
-l'air pur

3 choses qui vous énervent dans votre nouveau pays

-"middle class French snobs"
-les politiciens français (ils sont intouchables. En Grande-Bretagne, les corrompus disparaissent)
-les banques françaises (incompétentes, trop chères...)

2 choses qui vous surprennent dans votre nouveau pays

-les pompiers (en Grande-Bretagne, il y a soit les paramedics, soit les fire brigades)
-les systèmes de garde pour les enfants (plus pratiques qu'en Grande-Bretagne)

1 chose qui vous manquera quand vous partirez

-ma femme [bien répondu, note de P.C.]

dimanche, avril 15, 2007

Fashion sense (or maybe not)

Les vendredis et samedis soirs, Central Station, la gare centrale de Glasgow, offre le spectacle de hordes de filles débarquant du train, prêtes à prendre d'assaut les bars de la ville. La vision est particulièrement impressionnante en hiver, quand vous grelottez dans votre doudoune tandis qu'elles font claquer leurs stilettos, jambes nues et en mini-jupe. La première fois, ça surprend, mais je crois que la coutume est également répandue dans le nord de l'Angleterre.

Il faut dire que les jeunes Ecossaises ont un goût vestimentaire disons... particulier. Les employées de bureau habillées en costumes austères et collants opaques la semaine sont capables de se "lâcher" le week-end avec top pailleté, dos nu, escarpins dorés, très bling bling. Je n'ai pas trouvé de meilleur mot pour les qualifier que ladettes, l'équivalent féminin de lad, le mec britannique typique. L'avantage, quand on est française, c'est qu'il est très facile de passer pour élégante et sophistiquée. Un vieux pull, un pantalon noir et c'est "oh, you are soooo Parisian !".

Mais je suis trop snob. Chacun sait que le seul habillement qui convienne en Ecosse, c'est des thermal underwear (le Damart bien de chez nous), un pull en polaire, de bonnes chaussures de marche et avant pour affronter les intempéries. Sauf ce printemps si j'ai bien compris, n'est-ce pas, Mo ?

Photo : irnbru1970

Elections

Alors il paraît que le Scottish National Party (SNP, parti indépendantiste) est bien placé pour remporter les élections au Parlement écossais, le 3 mai prochain. Je ne sais pas trop quoi en penser, mis à part que Alex Salmond, le leader du SNP, a une tête (et un nom) rigolos. L'Ecosse a gagné beaucoup d'autonomie depuis la dévolution de 1999 et je ne vois pas en quoi la création d'une nouvelle frontière en Europe serait un progrès. Mais enfin, je me garderais bien de donner des leçons, en matière de repli identitaire la France est plutôt en pointe actuellement.

mercredi, avril 11, 2007

They are the champions

En lisant la presse économique (personne n'est parfait), je suis tombée sur une publicité pour Scottish Development International, un organisme qui incite les entreprises à s'implanter en Ecosse. Elle énumère quelques inventions made in Scotland : la télévision, le téléphone, la machine à vapeur, la télécopie, la pénicilline, l'aspirine, l'insuline, le DAB, Dolly la brebis.
Pas mal pour des mangeurs de haggis, non ? Ils ont même le bon goût de garder pour eux le Irn Bru et la deep fried pizza.

Photo : photojennic

dimanche, avril 08, 2007

Glasgow en odorama

Lorsque je pense à Glasgow (ah, si j'avais un jet privé pour y retourner plus souvent !), me viennent immédiatement des images de Gartnet Hill ou du West End mais aussi une caractéristique indissociable de la ville : l'odeur venue des brasseries où l'on fabrique la bière. Certains peuvent la trouver écoeurante. Moi, j'aime ces fortes effluves de houblon, qui évoquent les céréales grillées. Plus d'infos sur l'industrie des brasseries (dit-on brassicole ?) écossaises ici.

Photo : binraker

samedi, avril 07, 2007

99 Flake, qu'est-ce que c'est ?

Ah, le printemps, le retour du soleil ! Cela donne envie de s'assoir en terrasse et de déguster une glace. Speaking of which, l'institution de la glace en Ecosse s'appelle 99 Flake, une création de la marque Cadbury composée d'un cornet, d'une glace crémeuse et d'une gaufrette en chocolat. Ce n'est pas léger, c'est très sucré mais pour moi cela évoque instantanément une journée ensoleillée en bord de mer, à Largs par exemple.

Cette variété de glace est connue dans tout le Royaume-Uni. Il existe toutes sortes de théories sur l'origine de son nom. L'une d'elle fait référence à une famille de glaciers italiens situés au 99 High Street à Portobello en Ecosse qui auraient inventé la recette originale dans les années 1920. Le sujet passionne les internautes, on peut trouver des précisions ici, ou encore .

Si vous allez à Largs pour manger des glaces, il faudra vous arrêter aussi chez Nardini, le célèbre salon de thé local qui sert les desserts glacés les plus extravagants commme le Knickerbocker Glory. Ben & Jerry's peuvent aller se rhabiller.

Photo : Dave Gorman

mercredi, avril 04, 2007

Le questionnaire, je m'y mets

Je ne vis plus en Ecosse depuis longtemps mais à force de lire tous les questionnaires d'expatriés sur les blogs, cela m'a donné envie de mettre mon grain de sel. Après tout, Mo non plus n'est plus exilée et ça ne l'a pas empêchée de se prêter brillamment à l'exercice. C'est parti.

5 choses que vous aimiez dans votre nouveau pays

-la vie culturelle : vernissages, films au GFT, opéras, concerts, musées... A Paris, le choix est tellement vaste que l'on n'en profite pas. A Glasgow, c'est beaucoup plus facile de ne rien rater.

-le fait que la nature soit si proche de la ville. A Paris, il faut passer une heure dans les embouteillages pour espérer apercevoir la forêt de Fontainebleau. A Glasgow, en quelques minutes, on atteint des lochs, des fermes, des îles...

-les îles justement (Arran, Bute, Mull, Jura...), de petits concentrés d'Ecosse où l'on est encore plus dépaysé que sur la terre ferme. La traversée en ferry est déjà un voyage.

-Marks & Spencer's et Sainsbury's, deux magasins géniaux pour les plats indiens, les herbal teas, les soda breads... Toutes choses difficiles à trouver ici.

-les séries américaines en VO et en prime time. En France, Sex and the City, Friends, Urgences (ER), Les Sopranos, Desperate Housewives ont droit à des diffusions très sporadiques avec deux ans de décalage. Et j'aimerais voir toutes ces bonnes séries britanniques comme Extras ou Life on Mars sans avoir à louer un DVD.

4 choses qui vous manquaient de votre ancien pays

-l'énergie d'une capitale

-le travail. Journaliste française à Glasgow, c'est limité...

-les vrais croissants

-France Inter (ici en France, j'aimerais bien écouter Radio 4)

3 choses qui vous énervaient un peu/beaucoup dans votre nouveau pays

-le climat. C'est banal, mais la petite pluie persistante mêlée au vent qui retourne les parapluies, ça lasse. Enfin, quand toute l'Europe sera devenue le Sahara, on sera contents d'avoir une oasis de fraîcheur.

-la passion du shopping. Au Royaume-Uni, c'est un loisir, encore plus qu'en France. Les Britanniques se ruent sur les soldes à peine la dinde de Noël digérée. Corollaire : ils vivent à crédit.

-j'ai du mal à en trouver trois. Je dois l'aimer vraiment ce pays. Peut-être le manque de débats d'idées. En France, on a tendance à se noyer dans un verre d'eau mais au moins on discute. En Grande-Bretagne, je ressens de la passivité par rapport à l'ordre établi. C'est peut-être l'effet anesthésiant des années Blair. Sous Thatcher, c'était plus chaud.

2 choses qui vous ont surpris dans votre nouveau pays

-la gentillesse des gens qui vous adressent spontanément la parole en faisant la queue ou en attendant le bus. On est loin du caractère revêche des Parisiens.

-une certaine américanisation de la culture, pour le meilleur (l'anti-américanisme primaire à la française est gonflant) et pour le pire (la junk food).

1 chose qui me manque terriblement

-sans hésiter, notre groupe d'amis qui se donne rendez-vous le jeudi soir au pub et avec qui on organisait tout le temps des dîners, des virées à la campagne, des sorties... A Paris, cela semble si difficile de se voir.

Il y aurait bien d'autres choses à dire. Heureusement que ce blog est là pour compléter. Je vais essayer de convaincre Mr Clerk, un vrai expatrié, lui, de jouer le jeu. Cela risque d'être saignant pour les Français !

A propos de l'identité nationale

La campagne présidentielle qui bat son plein de ce côté de la Manche permet de se poser des questions fondamentales comme "Qu'est-ce qu'être Français ?". Est-ce se ranger derrière un drapeau et la Marseillaise ? L'autre jour, j'expliquais à des collègues que je ne me sentais pas fière d'être Française. Chanceuse, sans doute, de vivre dans un pays riche. Attachée, car c'est le pays où j'ai grandi. Mais fière, non, je ne voyais vraiment pas pourquoi. Etonnament, tous mes collègues m'ont contredite. Pour eux, la fierté allait de soi.

Peut-être du fait de mes liens avec l'Ecosse, j'ai appris à relativiser la puissance de mon pays, son influence culturelle, ses valeurs. La France s'enorgueillit d'avoir inventé les droits de l'homme mais l'Angleterre et les Etats-Unis nous ont précédés. Nous y avons ajouté une portée universelle mais à quel prix ? Cela nous a servi de prétexte pour coloniser d'autres peuples. Nous sommes reconnus pour notre industrie du luxe et nos bons vins mais nous ne sommes pas les seuls à apprécier les belles choses. Nous faisons rouler un TGV à 574 km/h mais le train à grande vitesse allemand est très performant aussi. Je ne cherche pas à dénigrer mon pays mais simplement à mettre en perspective ce qui est parfois décrit comme "le génie français". Je peux apprécier François Truffaut autant que Woody Allen, Victor Hugo ou Dostoïevski, Air ou Divine Comedy, sans mettre sur un piédestal les artistes français. Quant à mettre un drapeau tricolore à ma fenêtre...

Pourtant, en Ecosse, la croix de Saint-André, symbole national, est visible partout sans que cela me choque. Peut-être parce que quand on est une nation sans être un Etat, on a besoin de manifester sa fierté face au pouvoir central. L'Ecosse a ses problèmes d'identité comme la France. Mais sa position de minorité lui évite de donner des leçons aux autres. Et ça me plaît.

dimanche, avril 01, 2007

Spéciale dédicace aux bloggers canadiens

Un peu de l'Ecosse a traversé l'Atlantique. C'est la Nouvelle Ecosse, au Canada (Nova Scotia en VO). Mes amis de Helensburgh, ceux qui ont les poules, y sont allés pour faire du bateau, et ils ont été enchantés. Cela n'a qu'un lien assez ténu avec la raison d'être de ce blog, mais disons que ça reste dans la thématique Ecosse, et ça me permet de saluer les nombreux Canadiens qui peuplent la blogosphère (démago, moi ?).

Voici le compte-rendu rapide de mon ami. Je le laisse en anglais car c'est tellement mieux tourné ainsi... et ça donne envie d'y aller, non ?

"Nova Scotia was very very nice and perhaps the friendliest people we have ever met. Even more friendly than punters from Paris or Johnstone castle. It's not really a "happening" place but it had its moments [I love that bit, note from P.C.]. Whenever we went ashore, lots of people offered to take us to the supermarket in their cars, come up for a coffe and a chat- that sort of thing. We went to Prince Edward Island (prefer it if they gave that a new republican name) [my friend is obviously not a monarchist] and Cape Breton island - home of true celtic music. We also sailed across the bay of Fundy to New Brunswick, partly in the fog and we managed to see some enormous whales."

Précision : il n'y a pas de poisson d'avril caché dans ce message. Juste quelques énormes baleines.