vendredi, mai 04, 2007

Mixed feelings

Quelle pagaille ! C'est la meilleure traduction pour "cock-up", non ? La plus polie en tout cas. Les élections au Parlement écossais qui se tenaient hier ont été marquées par plusieurs dysfonctionnements, parmi eux des dizaines de milliers de bulletins invalidés, des retards dans le comptage électronique des voix et le brouillard qui a empêché un hélicoptère de décoller d'Inverness pour aller chercher les urnes de l'île de Barra, dans les Hébrides. En se levant ce matin, les Ecossais ne connaissaient toujours pas le résultat. Ce soir, on sait que le Scottish National Party a remporté les élections par une voix d'avance (47 à 46 pour le Labour). Son charismatique (hem) leader, Alex Salmond, devrait donc succéder au sexy (a-hem) Jack McConnell comme Premier ministre écossais mais devra faire alliance avec les Libéraux-Démocrates. Le SNP a promis qu'il proposerait un référendum sur l'indépendance dans trois ans. Sera-ce possible avec une coalition ?



Je suis allée voir le résultat dans "notre" circonscription, Glasgow Kelvin : Labour. Oh well. Difficile de dire avec certitude ce que nous aurions voté si nous avions été sur place. N'ayant pas vécu ces dernières années en Ecosse, nous n'avons pas expérimenté la désillusion envers le Labour. En France, on note surtout que le Royaume-Uni a prospéré sous l'ère travailliste : moins de chômage, des investissements dans la santé et l'éducation... Mais le Labour est devenu un parti de notables usé par le pouvoir. Le vote SNP témoigne d'une volonté de prendre son destin en mains et surtout d'essayer une alternative après la déception des Travaillistes et le rejet des Conservateurs.

Au vu des forums sur Internet, j'ai noté des similitudes entre cette campagne et celle du référendum sur la Constitution européenne en France, en 2005 : les internautes exprimaient une défiance envers les médias, plutôt hostiles au SNP et à l'éventualité de l'indépendance. Mais ce n'est pas un landslide (victoire écrasante) non plus pour le SNP. Et le faible taux de participation montre que les Ecossais sont un peu résignés face à la politique.

Je persiste à penser que l'indépendance est une fausse bonne idée pour l'Ecosse. Si je comprends la volonté de s'affirmer face à Westminster, pour moi le seul horizon politique c'est l'Europe, l'ouverture des frontières et l'encouragement aux échanges. Les nations ont tout intérêt s'ouvrir aux autres plutôt qu'à se replier sur elles-mêmes. Et cela vaut pour la France aussi ! Mais ce genre de réflexion n'est pas très à la mode actuellement. Qui parle de l'Europe ?

Dans deux jours, c'est la France qui vote. On va moins rigoler.

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