dimanche, juin 17, 2007

Back from Venice #2

Le Pavillon nordique (Finlande, Norvège, Suède) est le plus intéressant de la Biennale de Venise, à mon sens. La France en prend pour son grade. A l'entrée, trois toilettes publiques représentant la liberté, l'égalité et la fraternité...



...sont hors service.

L'artiste Abel Abidin propose de réserver son voyage pour Bagdad.



Exemple de conseils du guide touristique : "Où manger ? Si vous sortez prendre le petit déjeuner, évitez les endroits achalandés. Fréquentez plutôt les cafés discrets. En fait, nous vous conseillons de prendre votre petit déjeuner dans votre chambre d'hôtel." Humour noir.

De nombreuses installations évoquent le futur de la planète. Le Pavillon allemand nous imagine en astronautes en partance pour un monde meilleur (du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre). Un peu lourd... J'ai préféré la proposition canadienne : un géant en décomposition, dans lequel des oiseaux ont fait leur nid. Dérangeant, comme l'art devrait l'être.

Le Pavillon français est assez impressionnant à condition d'être francophone. L'artiste Sophie Calle a transformé l'humiliation d'une rupture amoureuse en vengeance monumentale en confiant l'e-mail envoyé par son ex-amant à une centaine de femmes. Actrice, chasseuse de tête, avocate, auteure de livres pour enfants, dessinatrice, voyante, journaliste, adolescente, toutes ont livré leur interprétation, en général assez féroce pour l'homme.



Par exemple, une institutrice a imaginé un conte sur un prince qui aimait trop...

Il est vrai qu'il est plutôt ridicule, ce Monsieur X, avec son style ampoulé et sa façon de se dédouaner en invoquant l'incapacité de tenir l'engagement de ne pas revoir ses anciennes amies. Dis tout de suite que tu ne veux plus la voir, ça ira plus vite ! Mais Sophie Calle se donne le beau rôle en apparaissant comme éminemment aimable et généreuse ("l'amour que vous me portez était le plus bénéfique pour moi"). Il est toujours plus facile d'être quitté que de quitter.

Bref, c'est très égocentrique (évidemment), très porté sur le name-dropping (Jeanne Moreau, Arielle Dombasle, Mazarine Pingeot, la fille de Mitterrand... Sophie Calle a des relations), très verbeux donc très français, mais aussi ambitieux et par moment très drôle. Dommage que les non-francophones passeront à côté de la plupart des contributions.

"Prenez soin de vous" ("Take care"), c'est l'intitulé du Pavillon français.







Et aussi...

Des artistes brésiliens reconstituent une favela avec des briques.



Le Pavillon chinois vaut surtout par le lieu d'exposition, dans l'arsenal.

Belle idée dans le Pavillon africain : des baffles dont l'ombre projetée rappellent une certaine skyline...

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