jeudi, mai 31, 2007

Should I stay or should I go ?

Dans notre famille binationale, la question du retour en Ecosse nous trotte toujours dans la tête. A la faveur d'un coup de blues post-électoral, elle est redevenue d'actualité, et je me suis prise à écrire noir sur blanc les avantages comparés de nos deux pays.

Si nous retournions en Ecosse, nous pourrions compter sur :
-un job mieux payé pour Mr Clerk
-de l'air pur pour les enfants
-l'immobilier (un peu) moins cher
-les bons petits plats de nos meilleurs amis
-pas de Nicolas Sarkozy dans le paysage

D'un autre côté, il y aurait aussi :
-le statut aléatoire de pigiste pour moi
-le mauvais temps (la plupart du temps)
-la santé, l'éducation, les transports made in the UK qui ne m'inspirent guère

Et puis rien n'y fait. Si la France m'énerve, il y a une chose qui me retient ici. J'ai fait le test :

You Belong in Paris

Stylish and expressive, you were meant for Paris.
The art, the fashion, the wine!
Whether you're enjoying the cafe life or a beautiful park...
You'll love living in the most chic place on earth.


"Stylish and expressive", moi ? C'est beaucoup dire. Mais c'est vrai, j'aime Paris. J'aime le privilège de vivre dans une ville d'art et de culture, pleine de cinémas et de petits restaurants, de marchés en plein air et de jardins... Je ne suis pas blasée. Même si l'on ne profite au quotidien que d'une part infime des trésors de la capitale.

Le dilemne continue.

vendredi, mai 25, 2007

Miscellanies

Journées trop chargées, soirées trop courtes, je n'ai pas eu le temps d'alimenter ce blog aussi souvent que je le souhaitais dernièrement. C'est bizarre, ça a l'air contagieux.
En quelques lignes, avant de m'absenter pour plusieurs jours, les sujets sur lesquels j'aurais pu m'étendre davantage :

-la crise de la presse n'est pas une exclusivité française. The Herald, quotidien de qualité basé à Glasgow, a annoncé plusieurs suppressions de postes parmi ses journalistes. Je ne sais pas si économiser sur les salaires est une bonne solution, mais je trouve qu'ils devraient investir sur leur site Internet. On ne peut plus être un quotidien aujourd'hui et ne pas remettre son site à jour plusieurs fois dans la journée.

-encore un accident de train en Grande-Bretagne, cette fois entre Glasgow et Edimbourg. Je compatis avec les commuters.

-une des premières prises de position publiques d'Alex Salmond, le nouveau First Minister écossais, indépendantiste, a été en faveur d'une représentation de l'Ecosse aux Jeux olympiques. Le papa de la footballeuse Julie Fleeting, qui lui interdisait de participer sous la bannière britannique, ne pourrait qu'approuver. On peut comprendre l'importance symbolique d'une telle innovation, mais est-ce vraiment la priorité face aux maux qui touchent l'Ecosse (santé publique, criminalité...) ?

-je lis avec appréhension toutes les informations qui concernent la disparition de Madeleine McCann, petite fille anglaise enlevée au Portugal : dernière photo de l'insouciance en vacances, interrogatoire d'un suspect... Bien sûr, la mobilisation européenne autour de cette enfant (dans les stations-services, les supermarchés, par SMS, même au Festival de Cannes) peut sembler excessive par rapport à d'autres cas d'enlèvements, voire perdue d'avance. Mais je m'identifie aux parents qui ne peuvent pas perdre espoir. Il paraît qu'ils sont conseillés par un spécialiste en communication qui les engage à tout faire pour que Maddie reste à la une de l'actualité. Le site officiel des proches de la fillette est ici.

Bon, je ne vais pas quand même pas finir là-dessus ? Pour me remonter le moral, je pense à ça :

(Bob the builder, un des personnages préférés de mon fils aîné. Cette photo a été prise à Largs, sur la côte ouest écossaise. On y retourne cet été, j'ai promis !)

mardi, mai 22, 2007

Sir Dugald Clerk (1854-1932)

Après le peintre John Quinton Pringle, je continue d'explorer la généalogie de Mr Clerk qui compte également parmi ses ancêtres l'ingénieur Sir Dugald Clerk (1854-1932). Sir Dugald n'a pas inventé à proprement parler le moteur à explosion à deux temps comme l'écrit l'Encyclopaedia Britannica, mais a breveté un type particulier de "two-stroke engine" qui sera utilisé dans les cyclomoteurs, et que l'on appelle couramment le Clerk Cycle Engine !

Un artiste, un ingénieur, Mr Clerk a de qui tenir.

dimanche, mai 20, 2007

L'Ecosse à Paris

Rue Bayard, dans le 8ème arrondissement de Paris, juste en face de la station de radio RTL, se trouve la seule église écossaise, donc presbytérienne, de la capitale. Le presbytérianisme est une forme de protestantisme qui rejette la hiérarchie cléricale au profit d'une implication des fidèles dans l'organisation de l'église. Il est dominant en Ecosse.

On pourrait passer devant le bâtiment sans le remarquer car il n'affiche aucun signe ostentatoire de religiosité. Il arbore en revanche un beau portail ouvragé.

jeudi, mai 17, 2007

The Graffiti Project

Kelburn Castle, à 50 kilomètres à l'ouest de Glasgow, est le siège d'un projet artistique qui dépoussière le folklore écossais. Les enfants du propriétaire du château, le bien nommé Lord Glasgow, ont demandé à des artistes brésiliens de "graffiter" l'extérieur. Evidemment, l'idée fait grincer des dents (art ou vandalisme ?). Mais c'est une belle façon de faire parler de l'Ecosse, avec une initiative originale, étalée sur plusieurs jours et visible dans le monde entier via Internet. De toute façon, il paraît que les graffitis seront effacés à l'issue du projet. Pour se faire une idée :

mercredi, mai 16, 2007

La capitale européenne du crime

Je suis une inconditionnelle de l'auteur de romans noirs Ian Rankin, qui met en scène le détective désabusé John Rebus dans un Edimbourg triste et pluvieux. Je viens de découvrir son alter ego à Glasgow : Denise Mina, qui a écrit plusieurs romans policiers dont un titré Garnethill. Garnethill est notre ancien quartier à Glasgow et ça me fait tout drôle de voir qu'un écrivain y a situé une histoire de crime sanglant. Voici le résumé :

"Maureen est un suspect idéal : elle a retrouvé dans son appartement le corps mutilé de son amant, Douglas Brady, après être rentrée tard dans la nuit en état d'ébriété. Qui peut croire à son innocence alors qu'elle a déjà été internée en hôpital psychiatrique ? Dés le début de l'enquête, Maureen se sent traquée par la police, trahie par sa mère alcoolique, sans compter le handicap d'un frère, trafiquant de drogue. Pire, elle est fragilisée par les attaques pernicieuses d'un ennemi invisible. Un vrai cauchemar pour elle, d'autant que ses investigations la mènent au sein du Northern Hospital, l'établissement où elle a séjourné et qui tente d'étouffer un horrible scandale : une affaire de viols. Lorsqu'un second corps est découvert, Maureen comprend qu'elle doit trouver elle-même l'assassin. Sa vie en dépend."

Mmmm. J'ai comme l'impression que Denise Mina n'est pas inscrite au programme de l'office du tourisme écossais. En même temps, Glasgow est connue comme "la capitale européenne du crime" et pour être tout à fait honnête, une vieille dame avait été assassinée dans notre rue du temps où nous y habitions. La police avait fait une tournée dans tous les logements pour prendre des échantillons ADN.

A part ça, c'est une très belle ville et j'invite tout le monde à venir y passer ses vacances !

lundi, mai 14, 2007

Une pensée pour Gordon Brown

C'est vrai qu'il n'a pas le charisme de Tony Blair, mais j'ai de la sympathie pour Gordon Brown, son successeur annoncé. Ce n'est pas ses sourcils broussailleux, sa mine austère ou son agaçante manie de laisser pendre sa lèvre supérieure lors de ses discours qui me séduisent. Mais j'apprécie son sérieux, sa probité apparente, sa compétence en économie... et le fait qu'il soit Ecossais ! Et puis mon côté sentimental ne peut s'empêcher de compatir avec un homme qui a vécu des drames personnels. Après être resté de longues années célibataire, il s'est marié sur le tard en l'an 2000 mais hélas sa première fille est décédée quelques jours après sa naissance. Il a depuis eu deux fils, mais le petit dernier est atteint de mucovicidose. On peut comprendre qu'il n'ait pas envie de rire tous les jours.

dimanche, mai 13, 2007

UK, 19 points, France aussi !

Dans la série "c'est tellement kitsch que c'est bien", il y a aussi le concours Eurovision de la chanson. La finale de l'édition 2007 avait lieu hier soir à Helsinki en Finlande. Le Royaume-Uni ne brille pas dans cette compétition où il n'envoie que des "artistes" qui chantent faux . Quant à la France, même les Belges ne votent pas pour elle. Eh bien, cette année, les deux pays ont été réunis dans l'adversité car ils sont arrivés tous deux avant-derniers, ex-aequo avec 19 points. Bravo pour cette belle démonstration de solidarité !

Et pour la dernière fois avant de n'en entendre plus jamais parler, voici les candidats britanniques, le groupe Scooch :

samedi, mai 12, 2007

Guilty pleasure

Sur une note beaucoup plus légère que mon post précédent, je dois reconnaître une certaine fascination pour les journaux à potins britanniques. Autant je ne lis pas les magazines people français (enfin, disons que je ne les achète pas...), autant leurs cousins d'outre-Manche me font rire. De temps en temps, je fais une razzia chez WH Smith, près de la place de la Concorde, pour une provision de lectures idiotes. Heat, First, Now, New, OK, Closer, il y en a des dizaines, tous obsédés d'actrices de soap operas, de femmes de footballeurs et de régimes.

En couverture de titres piochés la semaine dernière : Victoria Beckham est jalouse de Geri Halliwell parce qu'elle a une fille (elle a toujours l'air contrarié de toute façon), Britney Spears a perdu du poids (good for her), Jade Goody (la gagnante de Big Brother qui a proféré des insultes racistes envers une actrice indienne) est en vacances. C'est du pop corn pour les yeux et le cerveau, ça ne fatigue pas trop la tête et ça permet d'apprendre des expressions typiques comme "flab" (graisse), "hubby" (petit nom pour husband) ou "WAG" (wife and girlfriend... de footballeur).

Pour une lecture un peu plus consistante, j'achète aussi Vanity Fair. J'aime bien leur slogan : "Glossy on the outside, gritty on the inside".

vendredi, mai 11, 2007

Le pire cauchemar de tout parent

Elle est vraiment poignante, cette histoire de petite fille enlevée pendant ses vacances au Portugal. Le 3 mai dernier, Madeleine McCann dormait dans une chambre d’hôtel avec son frère et sa sœur pendant que ses parents dînaient dans un restaurant à 100 mètres de là. Ils se relayaient toutes les demi-heures pour vérifier que tout allait bien mais malheureusement, vers 22 heures, ils ont constaté que Madeleine n'était plus là.

La disparition d'un enfant est le pire cauchemar de tout parent et la Grande-Bretagne toute entière compatit au sort de cette fillette de trois ans, dont le père est originaire de Glasgow. Pourtant, en lisant le site du Herald, je suis tombée sur des commentaires très durs de lecteurs, qui mettaient en cause la négligence des parents, tous deux médecins. En gros, « ils ont eu ce qu’ils méritaient, ils n’auraient jamais dû abandonner leurs enfants pour passer du bon temps, ils auraient dû prendre une baby-sitter, etc… ». Le fait est qu’ils ont commis une tragique erreur et qu’ils le regretteront toute leur vie quelle que soit l’issue de cette regrettable affaire, mais comment les blâmer de ne pas avoir imaginé le pire ?

Il a pu nous arriver de laisser notre fils aîné dormir dans notre chambre d’hôtel pendant que nous mangions au restaurant trois étages plus bas. Certes, nous étions dans le même bâtiment et il ne nous serait jamais venu à l’idée de nous éloigner. Mais 100 mètres est la distance de part et d’autre d’une grande maison et qui sait ce qui peut arriver avec une porte mal fermée ?

Dans les commentaires du Herald, d’autres lecteurs répliquaient aux donneurs de leçon en parlant de « manque de cœur » ou d'obsession du « nanny state », cette volonté du gouvernement Blair d’éduquer les parents démissionnaires. Espérons simplement que l'enfant retrouvera rapidement sa famille.

mercredi, mai 09, 2007

Thatcher ou Blair

La plupart des journaux britanniques voient d'un bon oeil Nicolas Sarkozy, notre nouveau président de la République (et oui, il faut s'y faire). The Economist et The Times l'ont tous deux décrit comme "une chance pour la France", essentiellement sur la base de son programme économique. Ce qui ressort de tous ces commentaires, c'est que Sarkozy tient à la fois de Thatcher et de Blair. D'un côté, il est prêt à passer en force pour briser ce qu'il considère des rigidités françaises comme les régimes spéciaux de retraite, une posture résolument thatchérienne. Par d'autres côtés, il s'inscrit dans les pas de Tony Blair avec ses discours sur la tolérance zéro. On attend de voir quelle tendance va l'emporter (pour l'instant, on l'a surtout vu en croisière en Méditerranée).

Je rêve d'un Tony Blair pour la France, mais d'un Blair première période, jeune, capable de rassembler son pays, certes un peu marketing mais avec du fond aussi et portant un vrai programme social. Il y a dix ans, il avait quand même de la gueule.

mardi, mai 08, 2007

Les soirées de l'ambassadeur

(Attention, avis de snobisme aigu dans ce post...)

La semaine dernière, j'étais à une soirée à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris. Il s'agit sans aucun doute d'un des lieux les plus raffinés de la capitale. D'abord parce qu'il est situé dans la très chic rue du Faubourg Saint-Honoré, comme Hermès et le palais de l'Elysée, le siège de la présidence de la République en France. Et puis parce qu'il est abrité dans un hôtel particulier du XVIIIème siècle, qui fut la résidence de la soeur de Napoléon Bonaparte avant d'être vendu au gouvernement britannique en 1814. Le nouvel ambassadeur, Sir Peter Westmacott, a pris ses fonctions il y a deux mois et en semblait très content.

Le plus agréable dans ce temple du bon goût, c'est l'immense jardin au gazon manucuré, idéal pour des tea parties en élégante compagnie. Une étape obligée pour une "britophile" invétérée comme moi (je peux bien l'avouer, si j'ai des liens particuliers avec l'Ecosse, tout le Royaume-Uni trouve grâce à mes yeux).

L'objet de la soirée était le lancement de la marque New Look en France. New Look est rien moins que le troisième vendeur de vêtements en Grande-Bretagne, derrière Marks & Spencer et Next, et le premier vendeur de chaussures. Depuis quelques temps, la marque essaie de se donner une image mode en s'associant avec de jeunes designers ou tout dernièrement avec la chanteuse Lily Allen.


Personnellement, les collections présentées ne m'ont pas bluffée. J'ai repéré quelques robes brodées ou des vestes à manches courtes portables. Mais les pulls gris et jaunes semblaient inspirés des uniformes du personnel de l'Eurostar, et certains imprimés étaient vraiment too much.

(N.B. : je ne suis pas spécialiste de mode. J'ai succombé aux broches-fleurs ou aux talons compensés, mais j'ai du mal à suivre toutes les tendances. Pour un blog vraiment bien informé sur le sujet, je vous conseille Café Mode).

Pour finir, une soirée chez l'ambassadeur ne serait pas complète sans un détour par le buffet. J'ai goûté l'agneau à la menthe mais décidément la mint sauce n'est pas pour moi. En revanche, les desserts : yummy !

lundi, mai 07, 2007

Up for sale

En février dernier, j'évoquais une ferme écologique près de Lochwinnoch, transformée en maison d'hôtes, dans laquelle nous séjournons avec ma petite famille lors de nos vacances en Ecosse.

Eh bien ce lieu féérique est en vente. L'annonce est passée dans The Herald. On peut la voir à cette adresse : http://www.s1homes.com/buying/search/2007041709305810.shtml
Les offres démarrent à 450 000 livres (659 000 euros) si ça vous dit.

Je suis un peu déçue. Que vont devenir les cottages ? Le hameau était le lieu d'habitation des propriétaires en même temps que leur business et ils l'avaient retapé de leurs mains pendant des années. Ce ne sera plus la même chose sans eux. Sans compter que je m'inquiète pour notre réservation au mois d'août...

samedi, mai 05, 2007

C'est plié

Demain, j'irai voter sans enthousiasme, car le résultat semble acquis. Mais si la France n'a rien de passionnant actuellement, raison de plus pour regarder ce qui se passe ailleurs. Et d'abord en Ecosse, bien entendu. Watch this space !

(Ci-dessus, une photo qui circulait par e-mail entre les deux tours, légendée : "Bientôt dans toutes les mairies françaises". Eh oui, l'un des candidats est vertically challenged comme on dit...)

vendredi, mai 04, 2007

Rendez-vous dimanche

Trois anciens journalistes du quotidien français Libération ont quitté des jobs enviables (correspondants aux Etats-Unis et en Chine) sur fond de crise de la presse pour fonder une site d'information collaboratif mettant en commun journalistes, experts et internautes. Jusqu'à présent, leur site présentait le making-of de leur démarrage, les démarches juridiques, la recherche de locaux, les casse-têtes techniques... Leur projet doit vraiment débuter dimanche, juste avant le résultat de l'élection présidentielle. C'est peut-être l'avenir du journalisme.

Blogueurs-électeurs

J'ai adoré visiter les sites de blogueurs-électeurs écossais. Sur Silversprite, on a pu suivre une journée d'élection sur l'île de Bernerey, 128 habitants, dont un fermier qui est venu accomplir son devoir civique en tracteur. Les photos sur ce blog sont magnifiques. Ces plages, on se croirait aux Maldives !

Mo à Falkirk a fait partager ses impressions, avant (sur ce "crétin" de Jack McConnell, le futur ex-First minister), pendant (un système de vote par correspondance sans queue ni tête) et après (toujours pas de résultat au petit-déjeuner). Maintenant, j'attends tes commentaires sur les résultats !

Un Parlement sans Tommy Sheridan

Une chose au moins est sûre ce soir, c'est que Tommy Sheridan a perdu son siège au Parlement écossais. Tommy Sheridan est cet homme politique d'extrême gauche qui s'est fait connaître lors de la bataille contre la Poll tax dans les années 80. Récemment, il a surtout fait parler de lui pour un scandale sexuel qui a tenu en haleine toute l'Ecosse l'été dernier, et pour sa propension à fréquenter les instituts de bronzage. Splendeur et décadence d'un héros.

Photo : Duncan Brown

Mixed feelings

Quelle pagaille ! C'est la meilleure traduction pour "cock-up", non ? La plus polie en tout cas. Les élections au Parlement écossais qui se tenaient hier ont été marquées par plusieurs dysfonctionnements, parmi eux des dizaines de milliers de bulletins invalidés, des retards dans le comptage électronique des voix et le brouillard qui a empêché un hélicoptère de décoller d'Inverness pour aller chercher les urnes de l'île de Barra, dans les Hébrides. En se levant ce matin, les Ecossais ne connaissaient toujours pas le résultat. Ce soir, on sait que le Scottish National Party a remporté les élections par une voix d'avance (47 à 46 pour le Labour). Son charismatique (hem) leader, Alex Salmond, devrait donc succéder au sexy (a-hem) Jack McConnell comme Premier ministre écossais mais devra faire alliance avec les Libéraux-Démocrates. Le SNP a promis qu'il proposerait un référendum sur l'indépendance dans trois ans. Sera-ce possible avec une coalition ?



Je suis allée voir le résultat dans "notre" circonscription, Glasgow Kelvin : Labour. Oh well. Difficile de dire avec certitude ce que nous aurions voté si nous avions été sur place. N'ayant pas vécu ces dernières années en Ecosse, nous n'avons pas expérimenté la désillusion envers le Labour. En France, on note surtout que le Royaume-Uni a prospéré sous l'ère travailliste : moins de chômage, des investissements dans la santé et l'éducation... Mais le Labour est devenu un parti de notables usé par le pouvoir. Le vote SNP témoigne d'une volonté de prendre son destin en mains et surtout d'essayer une alternative après la déception des Travaillistes et le rejet des Conservateurs.

Au vu des forums sur Internet, j'ai noté des similitudes entre cette campagne et celle du référendum sur la Constitution européenne en France, en 2005 : les internautes exprimaient une défiance envers les médias, plutôt hostiles au SNP et à l'éventualité de l'indépendance. Mais ce n'est pas un landslide (victoire écrasante) non plus pour le SNP. Et le faible taux de participation montre que les Ecossais sont un peu résignés face à la politique.

Je persiste à penser que l'indépendance est une fausse bonne idée pour l'Ecosse. Si je comprends la volonté de s'affirmer face à Westminster, pour moi le seul horizon politique c'est l'Europe, l'ouverture des frontières et l'encouragement aux échanges. Les nations ont tout intérêt s'ouvrir aux autres plutôt qu'à se replier sur elles-mêmes. Et cela vaut pour la France aussi ! Mais ce genre de réflexion n'est pas très à la mode actuellement. Qui parle de l'Europe ?

Dans deux jours, c'est la France qui vote. On va moins rigoler.

jeudi, mai 03, 2007

Bon vote

Une pensée pour les habitants de l'Ecosse qui élisent leurs députés au Parlement écossais aujourd'hui. A bientôt pour les résultats.

A noter que tous les résidents participent à ce scrutin, Anglais et Français compris. Les Ecossais domicilés à l'étranger en sont exclus. Tant pis pour Sean Connery, qui soutient le SNP (Scottish National Party, séparatiste, favori des élections) tout en vivant à Marbella la moitié de l'année.

mardi, mai 01, 2007

Géopolitique des jours fériés

En France, il est habituel d'acheter du muguet pour le 1er mai et je perpétue bien volontiers cette tradition. Le 1er mai est la fête du travail, c'est à dire que l'on ne travaille pas ce jour-là en l'honneur de l'activité qui occupe la plus grande part de notre vie (pour ceux qui ont un travail, that is). Il n'y a pas de journaux, la plupart des commerces sont fermés etc... Si ce jour est un dimanche, too bad, on perd un jour de vacances. Si, comme cette année, il tombe un mardi, un grand nombre de Français en profitent pour "faire le pont" en prenant leur lundi.

Les Britanniques, eux, ont un rapport utilitariste avec leurs jours fériés : quelle que soit l'occasion, leurs bank holidays tombent toujours un lundi ou un vendredi, histoire de profiter d'un long week-end. Cette année par exemple, ils chômeront le 7 mai pour le May Day bank holiday. Pour moi, un 1er mai travaillé, c'est une forme de sacrilège.

En revanche, j'aime beaucoup le mot anglais pour muguet : lily of the valley.