La politique française met la quiétude d'un foyer franco-écossais à rude épreuve. Nous avons des débats houleux à propos des avantages comparés des systèmes électoraux britanniques et français. D'un côté, le suffrage à un tour semble moins démocratique puisqu'il réduit le choix aux deux partis dominants, même si les Libéraux Démocrates viennent parfois troubler le jeu. D'un autre côté, les deux tours à la française s'apparentent à un faux choix, puisque seuls une poignée de candidats peuvent prétendre accéder au pouvoir. S'ajoute à cela le poids du Front National, dont personne n'a oublié l'accession au second tour en 2002. On se retrouve donc tenté, malgré la diversité des candidatures, à se replier sur un vote "utile" ou "raisonnable" au détriment d'un vote d'adhésion, par crainte d'éparpiller sa voix. A ce compte-là, il ne sert plus à rien d'avoir deux tours.
Une solution pour se sortir de ce dilemne serait de convaincre les électeurs du Front National que leur vote est une impasse. Mais malheureusement, la peur de l'avenir et de l'étranger est trop solidement ancrée dans une portion de la population pour en faire une option réaliste à moyen terme. Je ne crois pas pour autant à une xénophobie spécifique à la France. Le vote d'extrême-droite est fort dans d'autres pays d'Europe (Suisse, Belgique, Pays-Bas...) et je suis convaincue que s'il existait un scrutin à deux tours au Royaume-Uni, le British National Party ferait un bon score.
Au final, le scrutin à un tour est sans doute un moins mauvais système. Mais il suppose une culture du compromis très éloignée de l'esprit français. Je n'ai plus qu'une solution : changer de pays !
Photo : Lisa Keeney
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire