La campagne présidentielle qui bat son plein de ce côté de la Manche permet de se poser des questions fondamentales comme "Qu'est-ce qu'être Français ?". Est-ce se ranger derrière un drapeau et la Marseillaise ? L'autre jour, j'expliquais à des collègues que je ne me sentais pas fière d'être Française. Chanceuse, sans doute, de vivre dans un pays riche. Attachée, car c'est le pays où j'ai grandi. Mais fière, non, je ne voyais vraiment pas pourquoi. Etonnament, tous mes collègues m'ont contredite. Pour eux, la fierté allait de soi.
Peut-être du fait de mes liens avec l'Ecosse, j'ai appris à relativiser la puissance de mon pays, son influence culturelle, ses valeurs. La France s'enorgueillit d'avoir inventé les droits de l'homme mais l'Angleterre et les Etats-Unis nous ont précédés. Nous y avons ajouté une portée universelle mais à quel prix ? Cela nous a servi de prétexte pour coloniser d'autres peuples. Nous sommes reconnus pour notre industrie du luxe et nos bons vins mais nous ne sommes pas les seuls à apprécier les belles choses. Nous faisons rouler un TGV à 574 km/h mais le train à grande vitesse allemand est très performant aussi. Je ne cherche pas à dénigrer mon pays mais simplement à mettre en perspective ce qui est parfois décrit comme "le génie français". Je peux apprécier François Truffaut autant que Woody Allen, Victor Hugo ou Dostoïevski, Air ou Divine Comedy, sans mettre sur un piédestal les artistes français. Quant à mettre un drapeau tricolore à ma fenêtre...
Pourtant, en Ecosse, la croix de Saint-André, symbole national, est visible partout sans que cela me choque. Peut-être parce que quand on est une nation sans être un Etat, on a besoin de manifester sa fierté face au pouvoir central. L'Ecosse a ses problèmes d'identité comme la France. Mais sa position de minorité lui évite de donner des leçons aux autres. Et ça me plaît.
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